Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jeune sœur, au nom des autres, le conjura de ne pas oublier sa requête.


VI.

Pendant ce temps, Melgunof avait fait tous les préparatifs pour exécuter les ordres qu’on lui avait donnés. Voyant l’impossibilité de construire un bâtiment sur l’Onéga, Melgunof résolut de confier l’équipement des barques au commandant général du port d’Archangel, le major général Wrangel, sans cependant lui découvrir à quoi elles étaient destinées. On eut bientôt fait une barque de rivière, et au lieu d’un vaisseau neuf, l’Impératrice permit de se servir, pour le transport de la famille de Brunswick, d’une de ses frégates arrivant à Archangel, appelée l’Étoile polaire. Le capitaine Stépanof fut choisi pour la commander ; mais comme il était dangereusement malade, Melgunof prit à sa place un officier non moins fidèle et habile, l’ex-capitaine Michel Assenief, président du tribunal civil d’Yarowslaw ; il était d’autant plus propre à remplir cette charge qu’il avait fait sur mer plusieurs campagnes, qu’il avait passé quatre fois le cercle polaire et connaissait le lieu où l’on devait envoyer la famille de Brunswick.

Les princes et les princesses avaient été élevés dans la religion gréco-russe, et à cause de cela on leur donna toutes les choses nécessaires pour établir une église à Gorsens ; il y avait un curé et deux chantres dont les appointements équivalaient à ceux des chapelains des missions de Stockholm et de Copenhague. En même temps on adjoignit à la famille de Brunswick un médecin avec un élève.

Pour l’entretien des princes et des princesses à Gorsens, l’Impératrice leur assigna une pension à vie, savoir : à chaque frère et à chaque sœur, 3 000 roubles, et à tous en-