Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/128

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vais développer l'empêchèrent de rien faire paraître depuis.

Il n'était revenu d'Angleterre que lorsque la révolution l'eut rendu certain qu'on ne lui enlèverait plus arbitrairement l'objet d'un travail chéri. Dès lors il fut presque constamment dans des fonctions publiques três-actives, qu'il prit d'abord seulement par zèle, et que la diminution de sa fortune l'obligea ensuite de désirer comme ressource. Il n'eut donc pendant longtemps ni le loisir ni le moyen de continuer ses grands ouvrages. Cependant l‘amour des plantes le possédait toujours. Ayant été employé pendant quelque temps au ministère de la justice, il ne pouvait s'empêcher de recueillir, en entrant ou en sortant de son bureau, les mousses, les lichens, les byssus et les petites herbes qui se présentaient sur les murs ou entre les pavés ; et c'est un fait assez remarquable d'histoire naturelle, qu'en une année il en observa, seulement dans les environs de la maison du ministre, plusieurs centaines d'espèces, dont il se proposait de publier le catalogue sous le titre, qui aurait semblé un peu singulier en botanique, de Flore de la place Vendôme.

D'ailleurs les soins qu'il se donna, depuis son retour d'Angleterre, pour se former une bibliothèque, prirent tous les instants que ses emplois lui laissaient, et absorbèrent tout ce dont il aurait pu disposer pour des publications. Il avait vu à Londres le noble emploi que M. Banks fait de la sienne, où il reçoit journellement les savants, et leur accorde le libre usage des livres qu'elle contient. Le principal trait du caractère de l'Héritier était