Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/367

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pour cette espèce de prix. Une grande facilité naturelle et les efforts auxquels sa position l’avait obligé, le portèrent au premier rang ; il allait obtenir le seul moyen d’existence qui lui restât à espérer : l’esprit de corporation pensa lui faire encore autant de mal qu'à son père.

Il y avait alors une querelle ridicule entre la Faculté chargée de l'enseignement de la médecine et de la collation des grades, et une société que le gouvernement venait d’établir pour recueillir les observations propres à reculer les bornes de l'art. À cette époque heureuse, où l’on s’occupait sérieusement des petites choses, un public malin avait envenimé la dispute par l'attention qu'il y avait donnée : on en était venu aux sarcasmes, aux injures, aux calomnies ; des différends sans importance avaient dégénéré en fureur.

L'animosité de la Faculté avait pris pour son objet principal Vicq-d’Azyr, secrétaire de la Société ; et Fourcroy était le protégé connu de Viq-d’Azyr : on le rejeta par ce seul motif ; et l’un des hommes qui ont fait le plus d’honneur à la médecine, celui qui, dans ces derniers temps, en a restauré l'enseignement, aurait été privé pour jamais du litre de médecin, si, par un esprit de parti contraire, mais plus noble, la Société n’eut fait une collecte pour lui avancer les frais de sa réception.

Il fallut donc le recevoir docteur, puisqu’il paya. Mais il y avait encore au-dessus du simple doctorat le grade de docteur-régent ; celui-là ne dépendait que des suffrages de la Faculté ; il fut refusé à Fourcroy