Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/412

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il ne quitta ni les habitudes ni le costume modeste du médecin de Villers-Coterets ; mais s’il parut économe, ce ne fut que pour être plus aisément généreux. Entouré d’une famille nombreuse et qui lui devait tout, il vécut patriarcalement au milieu d'elle, Les pauvres eurent en lui un véritable père, et jamais il ne demanda. rien aux riches qui ne le payèrent pas. Il renonçait même aux dons les plus légitimes, sitôt qu'il pouvait croire que quelqu'un en souffrait. À l'époque de son mariage, et pour le faciliter, un de ses amis lui avait assuré une rente viagère : après en avoir joui quelque temps, M. Desessarts apprit que cet ami était mort en déshéritant des parents pauvres avec qui il s’était brouillé. Sou premier soin fut de leur transférer la rente que son ami lui avait donnée, et de réparer, autant qu’il était en lui, le tort que cette injustice pouvait faire à la mémoire de l’homme qui avait été son bienfaiteur.

M. Desessarts est mort d’un catarrhe suffocant le 16 avril 1811.

Indépendamment de son ouvrage principal, on a de lui une édition de la Matière médicale de Cartheuser, et plusieurs Mémoires de médecine, qui viennent d’être recueillis en un volume. Sa place va l'Institut a été donnée à M. le baron Corvisart : le nommer, c’est rappeler suffisamment les titres qui l’y ont appelé.