Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/461

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la variété infinie des races des chiens, des chèvres et des moutons, dont les genres se composent d’espèces nombreuses et produisent ensemble des métis qui se propagent, le porte à juger que ces trois dernières sortes d’animaux sont en quelque façon des espèces factices, produites par les diverses alliances des espèces naturelles. Il croit, par exemple, que les chiens de berger, les chiens-loups doivent leur origine primitive au chacal, celui de tous les animaux sauvages qui lui parait, ainsi qu’à Guldenstedt, le plus étroitement apparenté au chien tel que nous le connaissons : le dogue lui semble, au contraire, provenir du mélange de l’hyène ; les petits chiens à museau pointu, de celui du renard.

Mais les écrits dont nous avons parlé jusqu’à présent n’importent guère qu’aux naturalistes : son histoire des nations Mongoles[1] devrait intéresser tous les hommes instruits ; car c’est le morceau peut-être le plus classique qui existe en aucune langue pour la connaissance des peuples.

Le nom de Mongoles pourrait s’étendre à tous ces peuples du nord et de l’est de l’Asie que leurs yeux obliques, leur teint jaune, leurs cheveux noirs et plats, leur barbe grêle, leurs joues saillantes, nous font paraître si hideux, et dont une tribu dévasta l’Europe, sous Attila, dans le cinquième siècle : néanmoins il appartient dans un sens plus particulier à une au-

  1. Collection de documents historiques sur les peuplades Mongoles ; en allemand, 2 vol. in-4o, avec beaucoup dc planches. Pétersb., 1776 et 1801.