La première partie — la partie héroïque — de la vie de Cyrano est terminée ; la seconde, celle où l’intellectualité dominera, va commencer »
Les incommodités inséparables de deux grandes blessures où une cause morale, peut-être un amour déçu, influencent la mentalité du valeureux soldat. Désertant la Croix de Lorraine, Cyrano entend se livrer à des spéculations métaphysiques. Pour y préluder il prend pension au collège de Lisieux, à Paris. Était-ce pour y suivre des cours ? était-ce pour pouvoir y méditer à son aise ? était-ce tout simplement comme répétiteur ou surveillant ? Dieu seul le sait. L’illustre Gassendi, quittant sa chère Provence en mars 1641, descendait chez le cynique François Luillier, conseiller au Parlement de Metz, afin d’y compléter l’instruction du fils naturel de son vieil ami : « le jeune Claude-Emmanuel Luillier de La Chapelle », connu sous le nom de Chapelle (il sera légitimé seulement le 3 janvier 1642). Ce bel adolescent, admirablement doué, sortait à peine du collège de Beauvais. Comment Cyrano fit-il sa connaissance et celle de Gassendi ? Doit-on croire Nicéron affirmant que notre Parisien força la porte de Gassendi en intimidant par ses menaces le maître et les élèves : Chapelle, La Mothe Le Vayer fils, Molière, Bernier ? Le procédé serait un peu vif. Faut-il supposer que Cyrano rencontra Chapelle au cabaret ou à l’Hôtel de Bourgogne ou chez un ami commun, de là ses visites à Gassendi ? Nous l’ignorons.
M. Mesnard (7) est assez enclin à admettre que Cyrano