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Page:Déjacque - La Question révolutionnaire, 1854.djvu/32

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pour les enfants d’un autre âge, le père exerce une influence désastreuse, est-ce que, sur d’autres enfants, un autre père ne pourra pas exercer une influence contraire ? Est-ce qu’il n’y aura pas là une sorte de compensation ?

Nierez-vous le droit de la femme ? Mais la femme est un être humain comme l’homme. Ah ! si les bourgeois de 89 ont fait la Révolution à leur profit et à l’exclusion des prolétaires, – prolétaires, voudriez-vous accomplir la même faute, commettre le même crime en faisant la révolution au profit des hommes et à l’exclusion des femmes ? Non, sans doute, car alors vous seriez, en aveuglement et en infamie, l’égal de vos maîtres.

Et le voleur et l’assassin même, et le fou, leur ravirez-vous le droit au vote ? Mais au nom de quel principe ? Est-ce au nom de la liberté, au nom de l’égalité, au nom de la fraternité, dites ? – Eliminer des listes législatives le galérien, l’homme le plus autorisé à se plaindre de la société, n’est-ce pas appeler bientôt le tour du prolétaire, cet autre forçat du travail ? Eliminer le fou, n’est-ce pas appeler bientôt aussi le tour du libre penseur sous prétexte d’opinions subversives ? Eh ! qu’est-ce donc, après tout, que quelques bulletins de plus dans l’urne ? Que font quelques gouttes d’eau, un fleuve même au niveau de l’Océan ?.. Fixer un âge, une condition quelconque à l’exercice de la souveraineté, c’est restaurer l’arbitraire sur ses affûts, c’est ouvrir la brèche à toutes les restrictions : ce sont les six mois de domicile de la Constituante qui ont amené fatalement la loi du 31 mai.

Pas de milieu : Le principe de la souveraineté du