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Page:Déjacque - La Question révolutionnaire, 1854.djvu/62

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les domestiques, afin d’avoir tous les renseignements indispensables, et puis que, toutes ses mesures prises, il prévienne les autres membres de son groupe, – ses complices, si vous voulez, – et qu’à un moment donné, ils pénètrent de nuit dans l’appartement de ce riche, poignardent ou étranglent le maître ou les maîtres, forcent, brisent ou ouvrent à l’aide de fausses clés les meubles où peuvent se trouver argenterie, bijoux et argent monnayé ; qu’ils emportent tout ce qui peut s’emporter, et qu’en s’en allant ils mettent le feu à la maison. Mais surtout qu’ils n’emploient pas à améliorer leur sort le produit de leur butin, ce serait leur perte : un changement dans leur position les trahirait en les signalant à la police. Qu’ils tuent et qu’ils pillent pour détruire. Seulement qu’ils enfouissent sous terre tout l’or qu’ils auront pu recueillir, afin que si eux ou l’un d’eux venait à être soupçonné ou découvert, cet or pût servir à la fuite. Que le groupe qui, avec le produit de ses conquêtes de nuit chez les riches, pourra se procurer une imprimerie clandestine, le fasse, et que des bulletins, proclamant le but et les moyens d’action de la terrible société, révèle chaque jour au public que tous les assassinats, les vols, les empoisonnements, les incendies qui se commettent par la ville et la campagne sont l’œuvre des révolutionnaires, des nouveaux Jacques, et qu’il en sera ainsi tant que l’égalité n’aura pas détrôné le privilège.

Que dans un autre groupe où il y aura un ouvrier confiseur, cet ouvrier fasse tous ses efforts pour être employé dans une des grandes maisons qui fournissent l’aristocratie, et qu’au jour de l’an,