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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. l55

et que par -là il a frustré ma tribu du prix de la victoire ; puisque j’ai été frappé moi-même, et outragé comme ne le fut jamais nul chorége ; je puis, sans doute, dans un jugement où je poursuis la condamnation que le peuple, justement indigné , a prononcée contre le coupable, oui. Athéniens, je puis vous adresser des prières. En effet , je me regarde aujourd’hui, en quelque sorte, comme accusé , puisque manquer d’obtenir réparation d’une insulte , est une espèce d’affront juridique. Ecoutez-moi donc, je vous prie, avec bienveillance ; et, si je convaincs Midias de m’avoir insulté d’une manière atroce, d’avoir attaqué dans ma personne les lois et tous les citoyens, vengez-moi, je vous supplie, vengez- vous vous-mêmes. Il est vrai que c’est moi personnellement qui ai été outragé sur le théâtre ; mais il s’agit, en ce jour, de décider si l’on autorisera de pareils excès, et s’il sera permis d’outrager impunément celui que l’on voudra d’entre vous. Si donc quelqu’un des juges a pu d’abord regarder cette cause comme particulière ; considérant aujourd’hui qu’il importe à l’État qu’aucun de ses membres ne puisse être ainsi maltraité par aucun homme quel qu’il soit, qu’il m’écoute comme dans une cause qui intéresse le public , et qu’il prononce ce qui lui paraîtra le plus conforme à la justice. On va commencer par vous lire la loi en vertu de laquelle on peut porter ses plaintes au peuple ; je continuerai ensuite , et