HARANGUE CONTRE MIDIAS. l63
vexer de toutes les manières. Je ne dirai pas tous les mouvemens qu’il s’est donnés , dans la vue de me nuire , pour empêcher que les acteurs de ma troupe ne fussent exempts du service, ou pour se faire nommer administrateur des fêtes de Bacchus ; je ne parlerai pas de ces persécutions, et de mille autres pareilles. Si chacune de ces injures a pu m’aiTecter autant que les plus graves , moi qui alors étais persécuté et insulté ; vous, pour qui elles étaient étrangères, vous ne les jugez peut-être pas de nature à former une accusation. Mais ce que je vais dire , vous indignera tous autant que moi-même : ce que vous allez entendre , est au-dessus de toute expression ; et je n’entreprendrais pas aujourd’hui d’en accuser Midias, si je ne l’eusse convaincu sur-le-champ, devant le peuple.
Il a voulu. Athéniens, déchirer ma robe sacrée : car une robe qu’on prépare pour une fête, est sacrée, tant qu’elle est destinée à cet usage ; il a voulu briser les couronnes d’or que j’avais commandées pour décorer ma troupe. Forçant, de nuit, la maison de l’orfèvre, il a exécuté son dessein en partie, et il aurait été plus loin, si on ne l’eût arrêté. Qui jamais dans une ville se porta à de tels excès ? Ce n’est pas tout, il a corrompu le maître de ma troupe ; et’, si Téléphane , mon principal acteur, ne se fût montré fidèle , et, s’apercevant de la manœuvre, n’eût chassé le traître, et ne se fût chargé lui-même d’exercer la troupe , elle serait