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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE COKTRE MIDIAS. IQQ

inéme et l’expulser du théâtre, il n’y eut personne qui voulût se permettre, à la face de tous les spectateurs, cette’ action d’éclat [6]. Vous le voyez, Athéniens, aucun des choréges, qui croient que la victoire dépend quelquefois d’un seul homme, et qui, pour se faire honneur auprès de vous , sacrifient souvent leur patrimoine , n’a osé mettre la main sur ceux mêmes sur lesquels les lois leur donnaient pouvoir ; tous, ils ont été assez retenus, assez modérés, pour s’interdire des actes de violence par respect pour les intentions de leurs compatriotes et pour les cérémonies de la fête, encore qu’ils eussent fait de grandes dépenses , encore qu’ils prétendissent à la victoire : et Midias, quoi de plus révoltant ! Midias, simple particulier, qui n’avait rien tiré de sa bourse, a insulté, par la seule raison qu’il était son ennemi et qu’il lui en voulait , un chorége qui n’était pas diffamé, qui s’était constitué en frais , il l’a outragé et frappé sans égard, ni pour les lois, ni pour les discours du peuple, ni pour la fête, ni pour le Dieu l

Des querelles particulières, et même des rivalités dans le gouvernement, ont fait naître des inimitiés entre plusieurs citoyens ; aucun cependant ne porta jamais l’impudence jusqu’à commettre des excès pareils.

Ou rapporte que Dioclès de Pitlie, et le fameux Iphicrate devinrent autrefois ennemis mortels, et