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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HAKANGUE CONTRE MIDIAS. 22^

recevant les cinquante drachmes , il n*aurait subi aucune disgrâce, et, n’étant pas diffamé, il participerait aux mêmes droits que lés autres citoyens. Mais , parce qu’il a préféré la justice à Midias , parce qu’il a craint les lois plus que ses menaces » il est tombé, par la cruauté de cet homme injuste , dans l’infortune où vous le voyez. Et après cela , U}^ cœur si dur et si barbare, qui tire une vengeance si cruelle d’une injure chimérique ( car on ne lui en a fait aucune ), l’absoudrez-vous, quand il est convaincu d’avoir outragé un citoyen ? Celui qui n’a respecté ni les dispositions des lois , ni les cérémonies de la fête, ni les ornémens sacrés, rien en un mot, ne le condamnerez- vous pas ? N’en ferez-vous pas un exemple ?

Et pourquoi, je vous prie, userîez-vous à son égard d’indulgence ? Pour quel motif l’épargncriez-vous ?

Parce que c’est un homme pétulant et 

prêt à tout faire ? Oui, certes, il l’est ; mais vous devez haïr des gens de cette espèce , plutôt que les ménager. Parce qu’il est riche ? Mais ses richesses sont presque la seule cause de son insolence ; et vous devez plutôt le dépouiller d’une fortune qui le rend insolent, que l’absoudre en considération de cette fortune. Laisser de grandes richesses entre les mains d’un audacieux et d’un pervers, d’un