Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
244
Κατὰ Μειδίου λογοσ.

s 44 HARANGUE CONTRE MIDIAS.

un meurtre, uniquement pour me chagriner, ne devrait-il pas périr mille fois ? Mais il faut prouver les faits que j’avance. Oui, la veille qu’il avait parlé contre Arislarque, il était entré chez lui, l’avait entretenu familièrement : le lendemain encore ( n’est-ce pas le comble de la noirceur ?) , il était venu dans sa maison ; assis à ses cotés , et lui tendant la main en présence de plusieurs personnes, après la sortie violente faite, en plein sénat, contre ce malheureux qu’il avait traité de meurtrier , il protestait , avec serment et imprécation , qu’il n’avait rien dit à son désavantage ; il ne craignait pas de se parjurer devant ceux même qui étaient instruits de tout ; il le priait enfin de le réconcilier avec moi. Pour preuve de tous ces faits , je produirai tout -a -l’heure des témoins qui les attesteront. Mais, je vous le demande. Athéniens, n’est-ce pas un procédé étrange, ou plutôt un crime horrible, d’avancer qu’un homme est homicide, et de protester ensuite, avec sermçnt, qu’on ne l’a pas dit ; de lui imputer un meurtre, et de s’arrêter avec lui sous le même toit ?

Pour ce qui me regarde, si je renonce a le poursuivre, si je trahis le jugement du peuple, je ne suis plus coupable, sans doute. Si je continue mes poursuites, j’ai commis un meurtre, j’ai abandonné mon poste , il faut m’exterminer. Pour moi , je pense , au contraire , que me désister de mon accusation , ce serait abandonner le poste