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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

26ο HARANGUE CONTRE MIDIAS.

injures qu’ils en ont reçues, parce qu’ils craignent sa violence, ses intrigues» et celte richesse qui fait un homme puissant et redoutable du personnage le plus vil. Sa fortune et son crédit le rendent pervers et insolent ; il s’en sert comme d’un rempart, pour se garantir des attaques d’une vengeance légitime. Dépouillé de ses biens , peut-être réprimera-t-il sa pétulance ; s’il ne se corrige pas encore, il aura moins de crédit auprès du peuple, que le dernier d’entre vous. En vain il criera , en vain il invectivera , il sera puni comme nous autres , s’il se porte à quelque excès. Maintenant , nous le voyons soutenu d’un Polyeucte [20] , d’un Timocrate, d’un misérable Euctémon et d’autres gens^ pareils , qui l’accompagnent et lui servent comme 1 de gardes. Il a de plus à ses ordres une troupe de témoins et d’amis qui, sans nous traverser ouvertement par leurs discours, ne laissent point que d’appuyer le mensonge. Je ne puis croire qu’ils soient payés parMidias ; mais ils s’empressent, par faiblesse, de se ranger du parti des riches, de les aider de leur présence et de leur témoignage. Tout cela , sans dou^e , est effrayant pour un citoyen isolé, qui subsiste, comme il peut, par lui-même. Voilà pourquoi vous vous rassemblez : trop faibles, chacun pris à part, contre des citoyens fiers de leurs amis et de leurs richesses, vous suppléez, par le nombre, à ces avantages qui vous manquent, et vous vous réunissez pour être en état de réprimer l’insolence.