Page:Désorgues - Chant de guerre, contre l’Autriche, 1798.djvu/23

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Il est tombé, ce fier monarque,
Entouré d’immenses débris !
Là, sous ses yeux, l’avide Parque
Moissonna ses cinquante fils !
O Pirrhus ! sa bouche tremblante,
Ici baisa la main sanglante,
De ton père, hélas ! trop cruel :
Plus humain, calme ta furie,
Et crains qu’un Dieu dans ta patrie,
Ne te garde un semblable autel.

Et vous Grecs, vous puissans Atrides,
Retenez vos bras triomphans ;
Épargnez ces femmes timides,
Protégez ces faibles enfans.
Songez que le vaste Neptune,
Vengeant sur vous leur infortune,
Vous peut briser sur un écueil ;
Et que le parjure hyménée,
Sous votre couche profanée,
Vous cache peut-être un cercueil.

Il dit : sur les vainqueurs de Troye,
Sa lyre épanchant ses douleurs,
Dompte leur homicide joie,
Et leur ravit d’augustes pleurs ;
Roulant dans leur ame orgueilleuse,
La fortune capricieuse,
Ils accusent l’ambition ;
Et frappés d’un juste présage,