Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/465

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Il est donc évident pour nous que Cuvier ne comprenait pas la paléontologie dans son véritable sens, lorsqu’il cherchait à l’appliquer, c’est-à-dire qu’il n’accordait pas aux divers corps organisés fossiles une importance proportionnée à leur utilité réelle dans l’étude de la géologie sédimentaire, ni dans l’histoire générale de la vie à la surface du globe, puisque les mammifères terrestres n’apparaissent que fort tard dans cette histoire et que les reptiles à la vérité plus anciens sont toujours plus ou moins rares. En cela il était moins avancé que Buffon.

Si Cuvier eût travaillé seul ou entouré de zoologistes et de ses élèves, on comprendrait qu’il se fût isolé dans sa propre et haute personnalité, comme cela se voit souvent ; mais ayant travaillé avec le savant qui le premier a le mieux compris en France les vrais rapports de la zoologie fossile avec la géologie proprement dite, cela se conçoit moins. Comment l’esprit fin et sagace d’Alexandre Brongniart avec qui Cuvier faisait des excursions géologiques n’a-t-il pas réagi sur les idées de ce dernier ! Brongniart n’était pas pour Cuvier ce qu’étaient Daubenton, l’abbé Bexon et autres, pour Buffon ; il était beaucoup plus que cela, comme nous le dirons tout à l’heure, mais son action n’a point été effective ou du moins assez continue.

(P. 97.) Les principes de détermination que donne ensuite Cuvier. sont de la pure zoologie comparée, et il termine l’exposé des résultats généraux de ses recherches en disant : « C’est ainsi que nous avons déterminé et classé les restes de plus de 150 mammifères ou quadrupèdes ovipares. Considérés par rapport aux espèces, plus de 90 de ces animaux sont bien certainement inconnus jusqu’à ce jour des naturalistes ; 11 ou 12 ont une ressemblance si absolue avec des espèces connues, que l’on ne peut guère conserver de doute sur leur identité ; les autres présentent avec des espèces connues beaucoup de traits de ressemblance, mais la comparaison n’a pu encore en être faite d’une manière assez scrupuleuse pour lever tous les doutes.

« Considérés par rapport aux genres, sur les 90 espèces inconnues il y en a près de 60 qui appartiennent à des genres