Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/492

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de l’état de la science dans chacun de ces derniers et honorer en même temps les premiers, mais qui en réalité n’apprend rien, puisque la science elle-même n’était pas encore comprise.

Tout le premier volume de l’Essai de Géologie est consacré aux débris organiques, animaux et végétaux, sans que nulle part apparaisse l’idée de leur succession possible dans la série des âges de la terre. Parmi les coquilles Faujas énumère 56 espèces provenant du calcaire grossier, des faluns de la Touraine ou d’Italie, dont les analogues vivraient encore. Parmi les polypiers il signale une Astrée de la formation jurassique (comme nous dirions aujourd’hui) qui serait encore vivante, ainsi que des Alcyons. Pour les poissons du Mont-Bolca, il adopte l’opinion de Fortis, d’après laquelle, ainsi qu’on l’a vu, ils auraient encore leurs analogues dans les mers australes.

Faujas mentionne ensuite tous les gisements d’ichthyolites connus alors, et dont nous avons parlé chacun en leur lieu. Il traite de même des reptiles sauriens et chéloniens, des mammifères pachydermes, et donne beaucoup de détails sur les Éléphants, les Rhinocéros, etc. Il reproduit un dessin du Megatherium du bassin de la Plata, comme pouvant être le même animal que le Megalonix de la Virginie. Les végétaux, ainsi que ces animaux, auraient été détruits par la même révolution, de sorte que, dans la pensée de l’auteur, tous ces êtres organisés auraient été plus ou moins contemporains.

Ce qu’il dit des dépôts de lignite du nord de la France prouve que, malgré les descriptions fort exactes qu’en avait données Poiret, il ne se doutait nullement de leur âge. Ce qu’il rapporte de la position des couches de charbon et des exploitations de houille dans les calcaires ou dans les bassins granitiques fait aussi voir qu’il n’avait aucune idée de leur position relative ou de leur âge, qui cependant, depuis bien des années, avaient été déterminés au moins approximativement en Angleterre.

Dans le second volume de son ouvrage, Faujas traite d’abord de la terre calcaire, pour l’origine de laquelle il suit l’opinion de Buffon, puis il passe au calcaire qui se présente