Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/130

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Ainsi, sur cette population de 1041 espèces d’acéphales du bassin tertiaire de la Seine, 911 s’éteignent successivement, 284 dans le quatrième groupe, 316 dans le troisième, 246 dans le second, tandis qu’il n’y a qu’une faible minorité, 130 espèces qui passent d’un groupe à l’autre. Ces 150 espèces ne représentent d’ailleurs que les grandes oscillations ; les petites se manifestent d’un étage à l’autre, dans l’intérieur même des principaux groupes, et mettent en mouvement un plus grand nombre d’espèces.

Ce mouvement est donc de 44 espèces dans les sables inférieurs, de 258 dans le calcaire grossier, de 119 dans les sables moyens, de 5 dans les sables supérieurs, en tout 426. Mais, défalcation faite des répétitions, il y a 296 espèces à oscillations courtes, qui, avec les 130 à oscillations longues, donnent 426 espèces, ou un peu moins du tiers du total, qui se meuvent plus ou moins, à côté de 615 qui naissent et périssent dans les étages où elles se rencontrent.

« Si le nombre des espèces qui s’éteignent dans les groupes prouve la séparation très-nettement déterminée de chacun d’eux, les 426 qui émigrent ou qui oscillent suffisent à démontrer que dans son ensemble le bassin de Paris forme une grande unité.

« En définitive, dit M. Deshayes, quel spectacle nous offre ce bassin ? des apparitions d’espèces et leur extinction plus ou moins rapide, les unes résistant peu aux causes de destruction, les autres un peu plus, d’autres plus encore, toutes enfin disparaissant à de certaines limites, les plus vivaces servant de lien commun à toutes les parties de l’ensemble et les autres rattachant entre elles les sous-divisions d’une moindre importance. »

Ces conclusions sont donc la confirmation et le développement de ce que disait Alex. Brongniart dès 1808, en parlant de la distribution des fossiles dans chacune des couches qu’il décrivait : « C’est un signe de reconnaissance qui jusqu’à présent ne nous a jamais manqué. » Ainsi, ce principe posé, il y a cinquante-cinq ans, dans l’étude de ce même bassin, alors