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Caspienne ont des températures d’hiver semblables à celle de l’océan Arctique.

Des environs de Bergen aux parties méridionales de la Suède et de la Norwége s’étend l’association de mollusques et d’autres animaux qui constituent la faune boréale ou scandinave. Avec une température d’hiver un peu plus élevée que la précédente, cette partie de la côte occidentale d’Europe montre un accroissement notable dans les éléments composants de sa faune, comparée à la faune arctique.

Les côtes des îles Britanniques, les golfes intérieurs et les détroits qui les séparent ont une température d’hiver qui se maintient entre 4°,44 et O°. C’est l’hiver froid du nord de l’Adriatique et des parties sud de la mer Noire et de la Caspienne.

La région celtique est plus riche que les précédentes ; les formes du sud commencent à s’y montrer, et nulle part la relation directe de la distribution des animaux avec la température n’est plus frappante. Lorsque la mer gèle, comme dans l’hiver de 1854 à 1855, on peut juger de l’effet du froid sur une partie de la faune qui s’y trouve exposée. Les surfaces couvertes d’eaux peu profondes laissées par la marée basse ainsi que les vases et les plantes marines mises à découvert furent gelées, et les animaux de la zone littorale périrent pour la plupart. Pendant plusieurs mois, dit M. Austen, on vit sur la côte sud de l’Angleterre, le long de la ligne des hautes marées, les débris accumulés des mollusques littoraux morts de froid. Il en fut de même dans le Firth de Forth, en Écosse, et les possesseurs de parcs à Huîtres savent aussi les ravages qu’exerce la gelée lorsqu’elle atteint les mollusques qui font l’objet de leur industrie. On conçoit donc qu’une suite d’hivers, dont la température serait inférieure de quelques degrés à la moyenne habituelle, suffirait pour détruire toute la faune de la zone littorale comprise entre la haute et la basse mer ; elle altérerait les proportions relatives actuelles des espèces côtières et donnerait à la faune marine, prise en général, un tout autre caractère.