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une boue molle renfermant des vers, et d’un autre sondage, de 1463 mètres, une belle Euryale. Le 6 septembre, par 72°23′ latitude N. et 73° O7′ longitude O., la sonde atteignit le fond à 1920 mètres ; elle remonta chargée de 6 livres de boue avec quelques petites pierres et du sable. Les organismes ramenés de ces profondeurs étaient un crustacé du genre Hippolyte, un autre du genre Gammarus (G. Sabini), deux annélides, une Nereis phyllophora, un Lepidonotus Rossii et le Gorgonocephalus (Euryale) orcticus, dont les bras avaient 2 pieds de long.

Dans la relation de son voyage aux terres antarctiques[1], sir James Ross s’exprime ainsi : Le 19 janvier 1841, la drague rapporta, de 475 mètres, des fragments de roches qui paraissent avoir été abandonnés par des glaces flottantes, puis d’autres de digverses sortes granitiques et volcaniques, des polypiers vivants, des corallines, des Flustres et une grande quantité d’invertébrés, dont 2 espèces de Pycdogonum, 1 Idotæa Baffini, que l’on croyait propres aux mers arctiques, 1 Chiton, 7 ou 8 espèces d’acéphales et de gastéropodes, une espèce nouvelle de Gammarus et deux espèces de Serpules adhérentes à des cailloux. Il est intéressant, ajoute le savant navigateur, de retrouver ici plusieurs espèces qui habitent également les hautes latitudes Nord[2]. L’extrême pression aux plus grandes profondeurs ne paraît pas les affecter. Nous n’avons pas été au delà de 1829 mètres, mais de cette profondeur plusieurs mollusques ont été rapportés avec la boue. D’après M. Ch. Stokes, qui a examiné les spécimens provenant de ces sondages, le Retepora cellulosa et une Homère ressemblant à l’H. frondiculata, Lamour., étaient certainement vivants lorsqu’ils ont été ramenés du fond. Ces résultats, qui échappèrent aux naturalistes, avaient été cependant mentionnés par madame Somerville qui en avait

  1. Voyage of discovery in the Southern and Antarctic régions, vol. I, p. 201 et suiv. Londres, 1847.
  2. Nous ne savons pas si cette identité d’espèce des régions polaires a été confirmée depuis.