Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/497

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omis dans la plupart des ouvrages de géologie et de paléontologie, ce qui nous a engagé à y revenir encore ici[1].

Cette singulière modification du test calcaire s’observe particulièrement dans les ostracées, les Peignes, les Spondyles, les Caprines et autres rudistes de la craie du sud-ouest de la France, dans les radiaires de cette même craie, dans les Térébratules et les polypiers du groupe jurassique moyen de l’Est, etc. Le test, plus ou moins complètement transformé dans sa nature, se compose alors d’une multitude de petits tubercules de silex calcédoine, entourés de stries déprimées, concentriques, irrégulières, ondulées et plus ou moins espacées, formant des bourrelets. Le sommet ou le centre de ces tubercules offre souvent un point clair opalin.

Lorsqu’on cherche à suivre la marche du procédé que la nature a employé pour l’envahissement et la substitution de la silice au carbonate de chaux, on remarque qu’il commence à se manifester, à l’intérieur même du test, par la présence d’un tout petit point blanc, visible au travers des couches supérieures et dans la cassure transverse. Souvent on voit un certain nombre de points agglomérés dans un petit espace ; d’autres fois on distingue fort bien le commencement d’une hélice. La cassure montre que ces points blancs qui interrompent les lames du test calcaire sont de la silice pulvérulente. Dans le test compliqué des rudistes, le réseau naturel qui le constitue est complètement altéré et a disparu en cet endroit.

Le point siliceux s’agrandit successivement, et les zones de son accroissement sont marquées par les stries dont nous avons

  1. Notre savant collègue au Muséum, M. Fremy, qui s’occupe de recherches sur la silicatisation au point de vue chimique, s’est vivement intéressé à cette formation des orbicules siliceux, qui restera fort obscure, dit-il, tant qu’on n’aura pas trouvé le moyen de transformer, à la température ordinaire, la silice gélatineuse ou chimique, telle qu’elle sort de ses combinaisons, en silice cristalline ou en quartz insoluble dans les acides et les alcalis étendus. C’est une transformation que la nature opère tous les jours sans qu’on y soit parvenu dans les laboratoires. On ne peut donc pas dire encore si l’hypothèse de Brongniart est fondée, mais le développement graduel si particulier des orbicules ne lui serait peut-être pas très-favorable.