Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/560

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matière calcaire et même plus distinctement que dans les parties non pétrifiées et préservées de l’altération qui a affecté les autres. Elles ne contiennent plus d’ailleurs que 9 0/0 de substance organique, le reste étant du carbonate de chaux. Ces résultats sont également donnés par la substitution de la silice. Dans les houillères de Saint-Berain (Saône-et-Loire), des tiges de Calamites plus ou moins aplaties sont changées en fer carbonaté lithoïde, ou ont été pénétrées de cette substance, car le poli met à découvert les fibres de ces végétaux. Dans les lignites de Sars-Poterie (Nord) des bois sont changés partie en fer sulfuré, partie en silice. Enfin des bois travaillés, trouvés près du temple de Janus, à Autun, et attribués à l’époque romaine, étaient en partie pétrifiés et incrustés de carbonate de chaux.

La pétrification proprement dite semble donc s’exercer en même temps sur un certain nombre de points isolés ; elle s’arrête ensuite, et les parties du végétal qui n’ont pas été soumises à son action jusqu’à un certain point se détruisent. Le phénomène est en quelque sorte sporadique et n’est pas comparable à la silicification par les orbicules siliceux ; il résulte d’un dépôt local de silice apportée à l’état de solution, tandis que dans les orbicules il y a un envahissement graduel de toutes les parties d’un corps organisé ; c’est, comme nous l’avons fait voir (antè p. 486), une sorte de végétation parasite se développant à l’intérieur même du corps qui finit parle déformer et le rendre méconnaissable, en détruisant peu à peu tous ses caractères organiques. Il y a donc, dans ces deux résultats de fossilisation opérée par la silice, les différences les plus complètes, car l’un conserve et l’autre détruit.

Quelquefois les dimensions des parties pétrifiées sont les mêmes dans les deux sens de la coupe. Dans d’autres circonstances, le centre du morceau de bois est complètement pétrifié et les rayons médullaires s’y continuent, sans cependant avoir changé de nature. M. Stokes pense que les vaisseaux ont certainement servi à conduire le suc lapidifique, puisque celui-ci en suit les sinuosités. Pour l’auteur, la pétrification n’est pas le résultat d’une altération des tissus, car ceux-ci se montrent