doit comprendre l’ensemble des êtres qui donnent entre eux des produits féconds[1].
G. Cuvier et son école.
En 1798 G. Cuvier dit : « L’espèce est la collection de tous
les corps organisés nés les uns des autres ou de parents
communs et de ceux qui leur ressemblent autant qu’ils se
en ressemblent entre eux[2]. » Plus tard il a changé le premier
membre de la phrase en celui-ci : « L’espèce comprend les individus
qui descendent les uns des autres[3]. » Dans le cours de
sa vie, le grand anatomiste paraît s’être de plus en plus confirmé
dans sa manière de voir à cet égard, s’éloignant sur ce point
de la marche qu’avait suivie l’esprit de Buffon. D’autres zoologistes
et botanistes éminents de notre temps, tels que P. de
Candolle, de Blainville, J. Müller, Dugès, Duvernoy et nos savants
collègues du Muséum, MM. Flourens, Milne Edwards,
Valenciennes et de Quatrefages ont adopté dans ce qu’elle a de
plus essentiel la définition de Cuvier avec toutes ses conséquences.
Nous ne nous arrêterons pas davantage à l’opinion de
Cuvier, ayant déjà donné dans la première partie (p. 415-448)
de nombreux développements à ce sujet. Mais nous reviendrons
plus loin sur celles de ses continuateurs.
Robienet, Bonnet, De Lamarck.
Dès 1768 Robinet publie son Essai de la nature qui apprend à faire des hommes, et en 1779 Bonnet avait avancé que : « la diversité et la multitude des conjonctions, peut-être même la diversité des climats et des nourritures ont donné naissance à de nouvelles espèces ou à des individus intermédiaires[4]. »
De Lamarck, qui avait d’abord adopté le principe de la fixité de l’espèce[5], n’a pas tardé à se rattacher à l’idée contraire.
- ↑ Versuch einer Terminologie, in-8, p. 5. Helmstadt, 1800.
- ↑ Tableau élémentaire de l’histoire naturelle, in-8, p. 11 ; 1798.
- ↑ Discours préliminaire sur les révolutions du globe, in-4, vol. I, p. lviii ; 1821.
- ↑ Œuvre d’hist. natur. et de philos., in-8, p. 230 ; 1779.
- ↑ Recherches sur l’organ. des corps vivants, p. 141. — Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, loc. cit., p. 405-410. L’auteur n’a pas fait remarquer que de Lamarck rappelait ainsi en 1802 une opinion qu’il devait avoir