Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/602

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relatives au passé de l’univers. Toutes les grandes idées se rapportant à l’histoire de la terre et des règnes organiques à sa surface ont été puisées dans les productions du génie grec. Mais, quant aux observations sur les changements modernes survenus soit dans les caractères physiques du globe, soit dans ceux des espèces animales, les résultats obtenus par les Romains semblent être beaucoup plus heureux que ceux de leurs prédécesseurs.

La quantité presque innombrable des systèmes cosmologiques de la Grèce, leur variété et leur bizarrerie, avaient produit une telle impression sur les Romains lors de leurs premières études scientifiques, que plus tard le génie latin n’osa point s’essayer à la résolution des problèmes de cette nature et surtout des questions géologiques. Mais, d’un autre côté, les observations, les faits remarquables relatifs à l’histoire de la terre, et dont la mention nous ar été transmise par Pline, Sénèque, Columelle, Palladius et surtout par Marc Térence Varron, nous font vivement regretter la perte de tant d’ouvrages écrits par les Romains sur l’étude de la nature.

Nigide Figule, l’ami de Cicéron et de Pompée, a essayé d’introduire les principes de l’école de Pythagore sur le sol du Latium ; Varron, dans ses livres sur l’agriculture, nous a conservé et transmis, sur la théorie de la terre, un grand nombre d’hypothèses grecques, que les naturalistes romains ont commentées et même corrigées ou modifiées d’après leurs propres observations.

Ces derniers ont porté leur attention sur les phénomènes volcaniques, et plusieurs auteurs ont écrit sur les tremblements de terre. Sénèque, qui consacre tout le VIe livre de ses Questions naturelles à cette classe de phénomènes, mentionne l’enfouissement d’Herculanum et de Pompéi, la séparation de la Sicile de l’Italie et celle de l’Europe de l’Afrique, par une action volcanique, en citant les vers (414-419) du IIIe livre de l’Énéide ; mais il ajoute que c’est à un cataclysme ou déluge, chanté par les poëtes, que cette séparation doit être attribuée. Les Romains, en général, n’apportaient aucune vue théorique