Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
LE CAPITAINE

Français. De cela vous devez braver comme d’un bien propre, car ayant ces choses à foison, et surabondamment tout ce qui est utile pour vivre ; la France peut se passer des autres peuples qui ne sauraient point se passer d’elle !

Le cœur des hommes palpitait.

— Les Français, continua le roi, ont un air libre, une humeur enjouée et agréable, ils sont les plus polis du monde, fort habiles à inventer mais surtout à perfectionner, braves, bons soldats, spirituels, adroits, généreux, magnifiques en leurs vêtements, et leurs femmes sont belles. Ils aiment les sciences, les arts, et les exercices du corps en quoi ils réussissent à miracle. La seule puce à ôter, c’est qu’ils sont parfois inconstants.

Un murmure orgueilleux montait du gros bloc de fer.

— Ce Royaume, scanda le roi, est le plus florissant du globe ; on peut dire qu’il est à l’Europe ce que l’Europe est aux autres parties du monde. Il a environ deux cents lieues en longueur et presque autant en largeur. Cent mille et autres faits d’une gloire émerveillable l’ont illustré en chaque endroit, c’est le plus ancien et le plus noble de la Chrétienté !

À ce moment il fit bondir son cheval, s’approcha étroitement des troupes et clama :

— Maintenant que je vous ai parlé de la France, grandissez vos cours ! oubliez au foyer l’aïeule gasconne et allez sauver votre mère qui vous tend les bras ! Il n’y a répit ; va falloir en prendre