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LE ROI

V


De Meulan, d’où les ennemis s’en allèrent par la peur qu’ils eurent d’être coupés, le roi partit vers Dreux à marches rapides.

Ces courses rappelèrent aux hommes celles d’après Coutras où le Gascon leur avait chanté le rebiroulé. Là encore, au bout de quelques heures, le roi s’aperçut qu’ils trainaient la jambe ; il vint à l’avant-garde, et s’arrêta de biais pour voir la colonne :

— Tête de ma vie ! Raidissez le jarret, braves gens, et courons à Dreux où nous trouverons du bon vin ! J’en vois parmi vous qui pendent la lippe ; point de désespérade, on n’a rien sans rien, chacun doit aider le ciel à faire son blé !

Il passa aux autres :

— Jeunes, faites voir que le sang vous brûle et tracasse ! En colère ! serrez vos armes, et mettez