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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

avec l’esprit d’ordre qu’il conserva jusqu’à sa mort, tout ce qui sortait de sa plume, en attribuant à chaque œuvre un numéro, ce qui semblerait devoir faire foi pour un classement général. Cependant, en dépit de ce soin, quelques attributions de cette époque restent douteuses, tel le Solo de piano avec accompagnement de quatuor à cordes, op. 10, dont on ne peut nulle part rencontrer un vestige, pas plus chez les éditeurs que dans la mémoire des familiers du maître, telle encore la Fantaisie pour piano, op. 13, inscrite sur la couverture des Fantaisies sur Gulistan (Richault, éditeur) conjointement avec les compositions précédentes « du même auteur » et que je soupçonne avoir été annoncée, mais jamais composée, ou du moins jamais livrée à la gravure.

Mais le fait le plus étrange en cet ordre d’idées, fait sur lequel j’ai voulu, en commençant l’étude de cette seconde manière, attirer l’attention, c’est que les pièces d’orgue, premières manifestations du véritable génie novateur de Franck, portent les chiffres d’œuvre : 16, 17, 18, 19, 20 et 21. Or nous trouvons précédemment un op. 16 : Trois petits riens pour piano, et un op. 17 : Grand duo à quatre mains sur Lucile (Richault, éditeur), datant tous deux de 1845. De même, la Messe à trois voix est cotée « œuvre 12e », et