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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

dant — il en aurait été incapable — à s’égarer dans les honteux bas-fonds où se meuvent les productions dites maître de chapelle, ne sut point s’affranchir, dans sa musique d’église, de l’influence de son époque, et nous nous trouvons forcés de constater, dans l’examen impartial de son œuvre, ce fait assez anormal que chez lui — peut-être le seul musicien religieux de la fin du dernier siècle — la production religieuse est certainement et assez sensiblement inférieure à celle des autres genres qu’il aborda, orchestre, piano, musique de chambre.

À cela deux causes : la première, c’est que Franck, si érudit en tout ce qui touche à la musique moderne et à celle du XVIIIe siècle, connut peu et mal l’admirable monument des écoles polyphoniques du XVIe français et italien dont les éditions étaient, de son temps, rares et peu répandues.

Il ignora tout de la savante et définitive recherche des Bénédictins au sujet du Chant grégorien, et c’est avec grande raison que M. Charles Bordes, dans un article écrit au lendemain de sa glorification[1], caractérise comme suit le rôle de son maître dans le domaine de la musique religieuse :

  1. Le Courrier musical, no du Ier novembre 1904.