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CÉSAR FRANCK

Exspecto resurrectionem mortuorum et terminer sur un Amen, heureusement court, à la tonalité d’ut majeur que le morceau n’a guère quittée depuis sa réexposition.

Malgré les beautés d’écriture de ce Credo, l’adaptation d’une forme symphonique connue et déterminée n’est point d’un fort heureux effet, il faut bien l’avouer, tout en reconnaissant au passage des efforts vers une expression mystique et parfois vraiment religieuse, comme par exemple la pensée d’associer l’Incarnation, union de la personne humaine à la personne divine, à la Résurrection des corps, mystérieuse conquête de l’essence divine par la matière humaine, en une seule et même idée musicale.

Le Sanctus se déroule, simple et calme comme le Kyrie, avec un court accent de force sur l’Hosanna pour retomber dans la mélancolie avec le Benedictus. Quant à l’Agnus Dei, c’est un petit chef-d’œuvre de concision expressive et de tendresse mélodique. Après la triple invocation liturgique en la mineur, ut majeur et mi mineur, les sopranos du chœur, comme transportés d’une sublime espérance, entonnent en la majeur un hymne de paix, tandis que les basses font encore résonner le thème de la précédente invocation, et tout se termine par un pianissimo des trois voix sans accompagnement