Page:D’Indy - César Franck, 1906.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL




\score {
\relative c' { 
\new PianoStaff << 
\new Staff {
\clef G
\key a \major
\time 4/4
e'4. e8 e4( fis8 gis | a2.) cis,4 | cis4.( e8) e4.( fis8) | e2.
}
\new Staff  {
\clef F
\key a \major
\time 4/4
r2 e,,,4. e8 | e4( fis8 gis a2)( | a4) cis,4 cis4.( e8) | e4.( fis8) e4
}
>>
} %relative
\layout{
  line-width = #120
  \set fontSize = #-1
} %layout
} %score
\header { tagline = ##f}



après cette esquisse très estompée, dis-je, brusquement s’impose la tonalité de la mineur, teinte sombre dans laquelle grouillent et hurlent les plus viles passions du monde païen. Ici, nous devons, pour la première fois, faire une remarque qui sera encore plus frappante dans les Béatitudes, c’est que le pauvre maître se bat les flancs pour arriver à exprimer un mal, une laideur morale que la simple beauté de son propre caractère lui interdit de concevoir ; il s’ensuit que ce premier chœur nous fait passer en revue les jouissances païennes dans un style légèrement boursouflé et quelque peu conventionnel ; le morceau ne quitte point le ton de la mineur et se termine sur une strette plus tapageuse que vraiment puissante, selon la coutume des opéras de cette époque.

Mais alors tout s’éclaire, et le radieux thème prophétique plane majestueusement au-dessus des humaines misères. Cette fois, c’est en mi majeur, dominante de la tonalité du prélude, qu’il est présenté par le chœur, tandis que les