intégrale du chef-d’œuvre par l’orchestre et les chœurs de l’Association artistique, sous la direction d’Édouard Colonne. Ce fut en l’hiver de 1891, un an après la mort du maître, et, je l’ai dit, cette exécution prit aux yeux des artistes comme du public, l’importance d’une véritable révélation.
Peu après, ce fut Liège, la ville natale de l’auteur des Béatitudes, qui en donna la seconde audition, sous la direction de Sylvain Dupuis, le 1er avril 1894. En cette même année, on exécutait le chef-d’œuvre par deux fois à Utrecht, le 8 juin et le 18 décembre, et l’année suivante le distingué chef d’orchestre, Viotta[1], le dirigeait à Amsterdam, dans l’immense salle du Concertgebouw, avec un chœur de plus de six cents chanteurs.
Pendant ce temps, la Société des concerts du
Conservatoire de Paris n’avait encore osé en
donner (et combien timidement !) que deux
fragments, et ce n’est qu’en 1904 que les Béatitudes
figurèrent intégralement, en deux séances,
à ses programmes ; mais l’œuvre n’avait désormais
plus besoin de cette tardive consécration
pour entrer dans la célébrité.
Le poème est naturellement divisé en huit
- ↑ Actuellement directeur du Conservatoire de La Haye.