L’affection de Franck pour ses disciples était telle qu’il ne négligeait aucune occasion de la leur témoigner et même de les informer de ce qu’il pensait devoir les intéresser. Lorsque, le soir, après les fatigues de la journée, il avait congédié ceux d’entre nous qu’il avait coutume de recevoir à la veillée, il se mettait souvent à sa table, non pour composer ou orchestrer, mais pour écrire, parfois très longuement, à ses élèves de province, rédigeant avec grand soin, pour leur usage, instructions et conseils.
Je ne puis m’empêcher de citer ici une preuve de cette affection, bien qu’elle me soit toute personnelle.
Appelé à Anvers, à l’occasion d’une exposition
universelle, en l’été de 1885, afin de diriger
quelques-unes de ses œuvres dans un concert-festival
au programme duquel figurait une toute
petite composition de son élève, il trouve,
malgré ses occupations, le moyen d’écrire à
celui-ci le billet ci-dessous, dans lequel il parle
beaucoup plus des autres que de lui-même :
« Merci mille fois de votre bonne et affectueuse lettre, inutile de vous dire que c’est une de celles qui m’ont fait le plus plaisir[1].
- ↑ Il venait d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.