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Chapitre XV

LES MOTS DIFFICILES


Jacques feignit de ne pas la voir…

À mesure qu’elle approchait du jeune homme penché sur les livres, elle découvrait un visage qu’elle ne connaissait pas. Elle tendit sa main gantée ; il sourit et son âme d’autrefois reprit possession de son front et de ses yeux noirs. Il ne dissimulait pas, c’était sûr, l’admiration pour la fraîche toilette de Louise, et le plaisir de retrouver la jeune fille après plus de sept mois. Mais elle n’osait espérer.

— Je suis un peu en retard, n’est-ce pas ? Y a-t-il des livres intéressants ? (Quelle sotte question !)

— Je savais que tu viendrais, Louise. J’avais à te parler.

Il lui semblait qu’en attaquant l’entretien sans tarder, il coupait les issues à la retraite. Elle baissa la tête et partit devant lui. Dans son embarras, elle regarda l’horloge de l’hôtel de ville, puis sa montre.

Et Jacques dit :

— Ne sois pas inquiète, si tu es pressée ; j’ai laissé la voiture de maman devant la basilique.