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également commencer une syllabe, mais les huit premières seulement peuvent la terminer, c’est-à-dire que jamais une syllabe ou un mot ne peut finir par ts ou par l’une des lettres aspirées.

Les sons qui manquent en coréen sont : pour les voyelles, l’u français, quoique le son d’une des diphthongues s’en rapproche un peu ; pour les consonnes : b, g dur, f, v, j, ch, d, z. Quelquefois k prend le son de g dur, m et p prennent le son de b, mais les Coréens ne peuvent pas prononcer les autres lettres. De même, quoiqu’ils prononcent très-bien r entre deux voyelles, ils ne peuvent prononcer cette lettre, ni au commencement d’un mot, ni quand elle est jointe immédiatement à une autre consonne : pour pra, tra, etc., ils seront obligés de dire pira, tira.


Écriture. — Les lettres coréennes, comme celles de toutes les langues, ont deux formes : la forme ordinaire que nous avons donnée dans le tableau (pl. II), et qui sert pour les livres imprimés (pl. III), et la forme cursive ou celle de l’écriture courante (pl. IV). Les livres imprimés étant d’abord écrits à la main, avant d’être décalqués sur une planche, il n’est pas rare d’y rencontrer certaines lettres qui s’éloignent de la première forme et se rapprochent de la seconde.

Chaque ligne s’écrit de haut en bas, syllabe sur syllabe, en colonne perpendiculaire. On commence à droite de la page. La pagination se compte également de droite à gauche, de sorte que la fin d’un livre coréen se trouve là où est pour nous le commencement. Quand une syllabe commence par une voyelle, cette voyelle initiale est toujours précédée du signe ㅇ. Les voyelles de forme verticale se placent sur la même ligne, à droite des consonnes qui les précèdent ; les voyelles de forme horizontale se placent dessous (pl. II). Ainsi on écrira ka, kiŏ, (ko), (kiou). Si la syllabe se termine par une consonne, cette consonne s’écrit toujours au dessous de la voyelle précédente : (ap), (kak), (pat)…

— Le coréen pourrait aussi s’écrire sur une ligne horizontale, de droite à gauche, syllabe par syllabe, comme ou le voit, (planche I), pour les mots coréens de deux syllabes. Mais ce système n’est jamais employé dans un livre purement coréen. Les missionnaires et les chrétiens, pour correspondre entre eux avec sécurité, s’écrivent en lignes horizontales. Lors même que leurs lettres seraient interceptées, les païens, habitués à lire de haut en bas, n’y verraient qu’une succession de syllabes incohérentes.

Il n’y a pas, en coréen, de signes de ponctuation : virgule, point, deux-points, etc… nous verrons plus loin comment on y supplée.

Le signe abréviatif (pl. II) indique qu’il faut répéter la