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pâlir, dormir, sont des verbes actifs. Les verbes neutres, qui seraient peut-être mieux nommés verbes qualificatifs ou verbes adjectifs, sont ceux qui expriment une qualité ou une manière d’être : être grand, être beau, etc…

Il suit de là que les verbes coréens n’ont pas de voix passive. On y supplée par les divers modes du verbe actif, surtout par les participes relatifs, ou bien par une inversion dans la construction de la phrase.

En revanche, les verbes coréens comptent au moins sept voix différentes. Outre la voix active ou verbe affirmatif, il y a le verbe éventuel, le verbe interrogatif, le verbe négatif, le verbe honorifique, le verbe causatif, le verbe motivant, etc…

Comme plusieurs autres langues de la même famille, le coréen a deux verbes substantifs : it-ta, qui signifie l’existence pure et simple, et il-ta, qui signifie l’essence, la nature du sujet. it-ta veut dire : exister ; il-ta veut dire : être telle chose.

Les verbes composés sont excessivement nombreux. Ils se forment par l’union d’un substantif et d’un verbe, ou de deux verbes ensemble. — Tous les noms peuvent devenir des verbes par l’addition du verbe il-ta, être : homme-être, père-être, etc. ; ou du verbe hă-ta, faire : travail-faire (travailler), joie-faire (se réjouir), etc. — Quand deux verbes se joignent, le premier est au participe passé verbal, ou gérondif passé, et le second seul se conjugue. C’est de cette manière que la langue coréenne supplée à ces prépositions qui jouent un si grand rôle dans les verbes de nos langues. Ex. : apporter se traduira par les verbes prendre et venir : ayant pris, viens (apporte) ; emporter se construira de la même manière : ayant pris, va (emporte).

La conjugaison coréenne est d’une simplicité toute primitive. Il n’y a ni nombres, ni personnes. La même expression signifie : je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font. Si le sens de la phrase ne suffit pas pour indiquer le sujet, on fait précéder le verbe d’un pronom personnel. — Les modes sont : l’indicatif, l’impératif, l’infinitif et les participes. Il n’y a pas de subjonctif ou optatif.

Dans chaque forme du verbe, il faut distinguer trois choses : la racine, le signe du temps, la terminaison. — La racine, ou le radical du verbe, indique purement et simplement l’état ou l’action que signifie le verbe. Elle est par conséquent immuable. — Le signe du temps indique si cet état ou cette action a eu lieu auparavant, a lieu maintenant, ou aura lieu plus tard. — La terminaison marque la différence entre les temps principaux