Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 2.djvu/599

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veaux rejetons de la vigne du Seigneur. Certainement, si la force divine de la foi n’eût fait taire en Nous les sentiments de la faible nature, les souffrances, les tribulations, le massacre de Nos enfants qui, privés de pasteurs, dispersés, dépouillés de tout ce qui est nécessaire à la vie, errent dans les solitudes, ou sont entassés dans les prisons et voués à la mort, tous ces malheurs qui vous accablent n’eussent pu qu’arracher à Notre charité paternelle des gémissements et des larmes. Mais ce chagrin profond a été adouci, il a été changé en un cantique de louange, par les palmes des forts qui, pour le nom du Christ, ont donné tous les biens passagers et leur vie même. La gloire du martyre renouvelée dans le sein de l’Église, l’espoir d’une nouvelle et plus abondante moisson qui surgira du sang des martyrs, tout Nous pousse à une sainte jalousie de votre bonheur, ô vous ! qui êtes devenus les dignes compagnons de notre divin Maître et de ses disciples. Ne sommes-nous pas, en effet, les soldats de Celui qui, étant le Fils de Dieu, n’a cependant voulu vaincre le monde que par la croix ? ne sommes-nous pas les enfants de ceux qui ont confirmé de leur sang la doctrine de l’Évangile prêchée aux nations ? n’avons-nous pas, comme eux, reçu l’ordre de nous réjouir au milieu des diverses épreuves, de surabonder de joie quand on nous hait pour le nom du Christ, quand nous sommes persécutés pour la justice, parce qu’alors notre récompense est grande dans le ciel ?

« Oubliez donc votre chagrin, fils bien-aimés, séchez vos larmes, réjouissez-vous de ce qu’il vous a été donné de payer par votre vie l’amour infini de Celui qui, pour vous, a livré sa vie, et s’est donné à vous tout entier. Souvenez-vous que vous êtes nés

    tyrii gloria, spes novæ copiosiorisque segetis e martyrum cruore erupturæ ; omniaque nos compulerunt ad sanctam sortis vestræ invidiam, qui digni divini capitis nostri ejusque discipulorum asseclæ facti estis. Et sane, nonne illi militamus, qui licet Filius Dei esset nonnisi per crueem mundum vincere voluit ? Nonne illorum progenies sumus qui traditam gentibus Evangelii doctrinam suo sanguine confirmarunt ? Nonne nos, sicut et illi, jussi sunius gaudere cum in tentationes varias inciderimus, et exultare præsertim dum odio habemur pro Christi nomine et perseculionem patimur propter justitiam, quia merces nostra copiosa est in cœlo ?

    « Luctum itaque, dilecti filii, remittite, supprimite lacrymas, gaudete datum vobis fuisse, per vitam etiam, infinitum ejus amorem rependere, qui vitam suam pro vobis posuit seque totum vobis donavit. Memineritis vos cœlo natos esse non terræ, intuemini fulgentes