Page:Dancourt - À Mr. J. J. Rousseau, 1759.djvu/147

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me ſuffit de vous avoir prouvé par ce peu de vers qu’elle ſçait penſer en grand-homme.

Afin qu’on en juge mieux je transcrirai ici un de ſes Sonnets dont la poëſie a paru à toute l’Italie répondre à la ſublimité du ſujet.

Talora il mio penſier m’alza ſu l’ale,
Che a lui la Fede ſi fa ſcorta, e duce,
E penetrando i Cieli mi conduce
Fin dove ſiede Iddio vivo, immortale :
E là il vegg’io ſolo a ſe ſteſſo uguale
Cinto d’eterna inacceſſibil luce,
Che da ſe ſol col ſuo ſaper produce
Quanto da ſe a capir l’uomo non vale.
Fremer ſento al ſuo pie tuoni, e ſaette,
L’odo dar legge ai ſecoli futuri,
E regolare delle sfere il corfo ;
E veggo a un cenno ſuo da’ loro oscuri
Antri uscir gli Acquiloni che ſul dorſo
Portan gli ſtrali delle ſue vendette.

Si ce Sonnet dont le ſtile a paru à Rome avoir quelque conformité avec le ſtile de David ; ſi le morceau de Tragédie traduit ci desſus ne vous font l’un & l’autre accorder que de l’esprit à Mad. de Tagliazucchi, vous conviendrez qu’elle a du génie, ſi vous voulez conſulter le recueil poëtique de l’Arcadie ; vous y trouverez un bon nombre de morceaux de tous genres, & dans le goût & le ſtile de tous les différens poëtes les plus célèbres de l’Italie, mais ſurtout du Dante, de Pétrarque, de l’Arioſte. Suivant l’uſage de