Page:Dancourt - À Mr. J. J. Rousseau, 1759.djvu/189

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teur particulier, puisqu’il auroit lui même des Surveillans reſpectables, & comme par le Plan que j’établis les Troupes paſſeroient annuellement d’une ville à l’autre ce ſeroit ſur le témoignage unanime de defférens Directeurs, que la Direction roiale prendroit ſon parti ſur le compte d’un ſujet.

Aucune Troupe ne pourroit ſe former, aucun Comédien ne pourroit s’y engager que de l’aveu de la Direction générale elle même après avoir éprouvé les talens de chaque ſujet. On éviteroit par là l’inconvénient trop ordinaire d’engager des ſujets dont les talens ne répondent presque jamais à la réputation qu’ils ſe ſont faite. L’Entrepreneur trompé n’a aucun droit de réclamer contre un engagement fait de loin & ſa ruine en réſulte.

Ce n’eſt point à des particuliers à qui je confierois le Privilege & l’entrepriſe du ſpectacle ; Ce ſeroit aux Corps de ville, Prevots des Marchands, Maires, Capitouls, Échevins à qui l’entrepriſe ſeroit confiée, à l’exemple de l’Opéra de Paris. Ces Corps ne cherchent point à s’enrichir aux dépens des Décorations ou des habits du Théatre, comme fait un particulier qui fonde ſa fortune ſur ſon œconomie. Ce ſeroit l’unique moien de faire jouir les Provinces de ſpectacles auſſi brillans que la Capitale ; & j’indique les resſources néceſſaires pour les entretenir avec plus de magnificence, quoiqu’avec bien moins de frais qu’à l’ordinaire.