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Irène, s’asseyant.

Que j’en suis flattée, cousin. Voyons, ai-je bien la position d’une confidente ? J’avoue que je suis un peu novice dans le métier. On ne dit pas tous les jours des secrets à une pensionnaire.

Armand.

C’est que vous n’êtes plus une enfant pour moi, Irène. Si vous avez jugé bon de retenir toutes les grâces de l’enfance, vous n’en êtes pas moins devenue une adorable petite femme, et… je me figure…

Irène, s’inclinant.

Merci de votre bonne opinion ! (On entend faiblement le son d’une cloche.)

Armand, se laissant tomber sur un tabouret aux pieds d’Irène.

Petite cousine, j’aime quelqu’un !

Irène.

Certes à votre âge, c’est bien excusable.

Armand, tendrement.

Et voulez-vous savoir qui, méchante ? Écoutez-moi bien, je vais vous le dire tout bas. (Second coup de cloche.)

Irène.

Pardon, n’est-ce pas la seconde fois qu’on sonne ?