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L’ENFER


CHANT PREMIER


ARGUMENT


À la chute du jour, le poëte s’égare dans une forêt. — Il y passe la nuit, et se trouve au lever du soleil devant une colline où il essaye de monter, mais trois bêtes féroces lui en défendent l’approche. C’est alors que Virgile lui apparaît et lui propose de descendre aux Enfers.


J’étais au milieu de ma course, et j’avais déjà perdu la bonne voie, lorsque je me trouvai dans une forêt obscure, dont le souvenir me trouble encore et m’épouvante [1].

Certes, il serait dur de dire quelle était cette forêt sauvage, profonde et ténébreuse, où j’ai tant éprouvé d’angoisses, que la mort seule me sera plus amère : mais c’est par ses âpres sentiers que je suis parvenu à de hautes connaissances, que je veux révéler, en racontant les choses dont mon œil fut témoin.