Page:Dante - L’Enfer, t. 1, trad. Rivarol, 1867.djvu/51

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NOTES SUR LE PREMIER CHANT


[1] Les commentateurs se sont beaucoup exercés sur cette forêt, sur la colline et sur les trois animaux ; nous ne les suivrons point dans toutes ces allégories. Il suffit de savoir que Dante devint homme public à l’âge de trente-cinq ans, ce qu’il exprime par ces mots : « J’étais au milieu de ma course ; » et qu’à cette époque il eut à combattre l’hydre du gouvernement populaire et les discordes publiques dont Florence était agitée. La forêt peut être l’allégorie de cette idée, puisqu’au quatorzième Chant du Purgatoire il appelle sa patrie trista selva.

[2] La colline représente l’état heureux où Dante aspirait, après tous les dégoûts que lui avait donnés sa patrie. Mais il ne peut y parvenir sans descendre auparavant aux Enfers, où il puisera, dans les entretiens de ses compatriotes morts et dans le spectacle de tous les crimes et de leurs supplices les lumières qui lui sont si nécessaires pour arriver à la colline, ce dernier but de l’ambition du sage. Nous observerons que, par ces paroles : tant ma léthargie fut profonde, et par un autre passage qu’on trouve au Paradis, le poëte insinue très-clairement que son voyage n’est qu’une longue vision et que tout s’est passé en songe.

[3] On suppose ordinairement que le monde a commencé au printemps, et que le soleil entre alors dans le signe du bélier. Le poëte fait allusion à ces deux idées également fausses : mais ce qui est certain, c’est qu’il répète, en plusieurs endroits de son poëme, qu’il était descendu aux Enfers le soir du Vendredi-Saint, à l’entrée du printemps.

[4] Les trois animaux désignent, suivant les com-