Page:Dante - L’Enfer, t. 1, trad. Rivarol, 1867.djvu/56

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CHANT II

ARGUMENT.


Le jour dont la naissance est indiquée dans le premier chant tire vers sa fin. Le poëte hésite sur le point de descendre aux Enfers ; mais son guide le rassure, en lui apprenant que Béatrix est descendue du ciel pour l’envoyer à lui. Alors ils s’avancent tous deux vers les souterrains.


Le jour baissait, et les cieux plus sombres invitaient au repos les fils laborieux de la terre : moi seul, j’étais prêt à fournir ma pénible route, et je marchais au spectacle de douleurs que ma bouche fidèle retrace à la mémoire.

Muses, secourez-moi ! Génie, enfant du Ciel, que les chants que tu m’inspires s’ennoblissent de ton auguste origine.

J’avançais, et je disais à mon guide :

Ô poëte ! daignez mesurer mes forces, et voyez si mon courage se soutiendra dans ces précipices. Vous m’avez appris que le fils d’Anchise ne craignit pas d’y descendre, et qu’il se montra vivant au royaume des morts : mais la raison me dit qu’il en était digne, puisque le ciel voulut honorer en lui le héros dont il fut père [1]. Le maître du destin l’avait nommé, avant les temps, pour aïeul de cette Rome à qui la puissance et l’empire furent donnés, parce que sur son trône