Page:Dante - L’Enfer, t. 2, trad. Rivarol, 1867.djvu/134

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Christ sur Judas, et prépare l’esprit au mélange d’horreur et de pitié que va bientôt causer le spectacle des traîtres et de leur supplice.

[3] Tabernick et Pietrapana sont deux montagnes la première en Esclavonie et l’autre en Toscane.

[4] Dante, après avoir peint l’effet du froid sur ces têtes par le grelottement des dents et la fumée de l’haleine, dit qu’elles se tenaient la face baissée sur le lac ; c’était pour laisser écouler les larmes que leur arrachait la douleur qu’elles gardaient cette attitude. Toutes les fois qu’elles se relèvent, leurs pleurs se gèlent autour de leurs paupières et sur leurs joues ; ce qui augmente encore leurs douleurs.

[5] Ce sont ici deux frères, tous deux fils d’Albert, seigneur de la vallée de Falteron, où coule le Bizencio, à trois lieues environ de Florence. Après la mort de leur père, ils se mirent à piller leurs vassaux et leurs voisins et commirent les plus grandes violences. Mais la cupidité qui les avait unis les divisa bientôt ; ils en vinrent aux armes et s’entretuèrent. Leur supplice est d’être à jamais collés l’un contre l’autre dans le cercle de Caïn et d’y nourrir leur inimitié fraternelle dans une lutte sans repos et sans terme.

[6] L’ombre qui vient de nommer les deux frères désigne ici Mauduit, fils d’Artus, ce roi d’Angleterre si fameux dans nos romanciers. Il s’était mis en embuscade pour tuer son père ; mais Artus le prévint et le perça d’un coup de lance.

[7] Focacia Cancellieri avait tué son oncle, et ce meurtre fut cause que les Cancellieri, la plus puissante famille de Pistoie, se divisèrent entre eux, ce qui forma les deux partis des Noirs et des Blancs. Nous avons dit comment ces dissensions pénétrèrent dans Florence.

[8] Mascaron avait aussi tué son oncle.

[9] L’ombre se nomme elle-même. C’était un homme