bon Gherardo [1], et Guido da Castello [2], qui, à la française, mieux est nommé le simple Lombard [3]. Aujourd’hui l’Église de Rome, confondant en soi deux pouvoirs, tombe dans la fange, et souille elle et sa charge [4]. »— O mon Marc, dis-je, bien tu raisonnes, et, à présent je comprends pourquoi les fils de Lévi furent exclus de l’héritage [5]. Mais qui est ce Gherardo que tu dis être resté comme un modèle de la génération éteinte, pour être à reproche à ce siècle sauvage ? — « Ou me trompe ton parler, ou il m’éprouve, répondit-il, puisque, parlant toscan, tu semblés ne rien savoir du bon Gherardo. Par un autre surnom, point ne le connais, à moins que je ne l’emprunte de sa fille Gaia [6]. Dieu soit avec vous ; plus longtemps que je ne vous accompagne, vois blanchir la clarté, qui à travers la fumée rayonne. L’Ange est là ; il convient que je m’en aille avant qu’il paraisse. » Ainsi il parla, et plus ne voulut m’écouter.
CHANT DIX-SEPTIÈME
Ressouviens-toi, Lecteur, si jamais dans les Alpes te surprit le brouillard, à travers lequel on voit ainsi que voient les taupes à travers leur taie, de quelle façon, lorsque les vapeurs humides et épaisses commencent à se raréfier, le soleil faiblement y pénètre, et que ton imagination soit prompte à se représenter comment je revis d’abord le soleil qui se couchait.
- ↑ De Trévise ; on l’avait surnommé le Bon.
- ↑ De Eteggio, en Lombardie, et de la famille des Roberti.
- ↑ Les Français donnaient le nom de « Lombards » à tous les Italiens.
- ↑ Métaphore tirée d’une bête de somme qui s’abat.
- ↑ N’eurent point de part dans la distribution qui fut faite de la terre de Chanaan.
- ↑ « A moins que je ne l’appelle le père de Gaia. »