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L’ENFER.


CHANT VINGT-DEUXIÈME


1. J’ai vu des cavaliers lancés dans la carrière pour commencer le combat, et pour la montre [1], et quelquefois pour se sauver ;

2. J’ai vu des coureurs sur vos terres, ô Arétins ; j’ai vu rôder des fourrageurs, ouvrir des tournois, et courir des joutes,

3. Au son tantôt des trompettes, tantôt des cloches [2] et des tambours, ou aux signaux faits des châteaux [3], avec des choses en usage chez nous ou au dehors ;

4. J’ai vu des navires guidés par des signes soit de terre, soit d’étoile [4] ; mais je ne vis jamais à si étrange chalumeau se mouvoir cavaliers, ni piétons, ni vaisseau.

5. Nous allions avec les dix démons (ah ! la terrible compagnie !) : mais « dans l’église avec les saints, à la taverne avec les goinfres [5] »

6. Cependant je regardais attentivement la poix, pour bien connaître la bolge, et l’état de ceux qui brûlaient dedans.