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INTRODUCTION.

assez forte pour accepter ce don formidable, et ne dirait plutôt comme le Christ : Transeat a me ! On parle de gloire, mais lequel d’entre eux a su qu’il jouirait de cette gloire, qu’elle projetterait ses rayons sur la fosse où il descendait plein d’angoisse ? Le vulgaire cherche à cette angoisse une je ne sais quelle secrète compensation dans les stériles joies de l’orgueil satisfait. Il ignore que plus s’élèvent ces grandes âmes, plus elles doutent d’elles-mêmes, plus elles se sentent loin du splendide exemplaire qu’elles contemplent et qu’elles ne reproduiront jamais. Elles sont, elles aussi, des victimes saintes de l’humanité dont le progrès, à divers degrés, est attaché à leur sacrifice. Une voix interne, puissante, irrésistible, leur crie : « Va ! » et elles vont : « Monte au calvaire ! » et elles montent.



III


OUVRAGES DE DANTE


Des canzoni et des sonnets, entre lesquels on ne saurait établir un ordre chronologique certain, furent les premières productions de Dante. Et pour la forme et pour le fond, ils appartiennent à un genre de poésie dont il est nécessaire d’indiquer, au moins brièvement, l’origine et le caractère ; car l’intelligence de