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CHANT DEUXIÈME.

7. La soif innée et perpétuelle du royaume divin nous emportait avec une vitesse presque égale à celle du ciel.

8. Béatrice regardait en haut, et moi je la regardais ; et peut-être en ce qu’il faut de temps pour qu’un trait soit posé, et se détache de la noix, et vole,

9. Je me vis arrivé où une chose merveilleuse attira mon regard : et lors celle à qui mon souci ne pouvait être caché,

10. Se tournant vers moi, aussi joyeuse que belle : « Élève, » me dit-elle, « ton esprit reconnaissant à Dieu, qui nous a conduits dans la première étoile [2]. »

11. Il me sembla que nous couvrait une nuée épaisse, dense et polie, telle qu’un diamant que le soleil frapperait.

12. Au dedans de soi nous reçut la perle éternelle, comme l’eau, sans se diviser, reçoit un rayon de lumière.

13. Si là j’étais corporellement, et qu’ici point ne se comprenne comment une étendue en peut admettre une autre, ce qui doit être si un corps pénètre un autre corps ;

14. Plus devrait nous enflammer le désir de contempler cette essence, dans laquelle se voit comment s’unirent notre nature et Dieu.

15. Ce que nous tenons par la foi, là se verra, non démontré, mais connu par soi-même, à la manière du premier vrai que l’homme croit [3].