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CHANT QUINZIÈME.

16. La première chose que j’entendis fut : « Béni sois-tu, toi trin et un, qui envers ma semence es si bon ! »

17. Et il continua : « Un doux désir, depuis longtemps conçu en lisant dans le grand livre où ni blanc ni noir jamais ne se change [5],

18. « Tu as satisfait, mon fils, au dedans de cette lumière dans laquelle je te parle, grâces à celle qui pour le haut vol te revêtit d’ailes.

19. « Tu crois que ton penser vient à moi de celui qui est le premier [6], comme de l’Un, si on le connaît, rayonnent le cinq et le six [7] :

20. « Et pour cela point tu ne me demandes qui je suis et pourquoi je me montre à toi plus rempli d’allégresse qu’aucun autre de cette troupe joyeuse.

21. « Est vrai ce que tu crois, que ceux de cette vie, petits et grands, voient dans le miroir [8] où avant que tu penses ton penser se découvre :

22. « Mais, afin que l’amour sacré, dans lequel je veille en perpétuelle contemplation, et qui m’altère d’un doux désir, se rassasie mieux,

23. « Que ta voix hardie et joyeuse avec assurance exprime la volonté, exprime le désir, auquel ma réponse est déjà décrétée, »