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LE PARADIS.

7. Qui saurait quelle était la pâture de ma vue dans le bienheureux visage, lorsque je passai à un autre soin,

8. Connaîtrait combien doux il m’était d’obéir à ma céleste escorte, avec un poids contre-pesant l’autre [4].

9. Dans le cristal [5] qui, tournant autour du monde, porte le nom de son cher guide [6], sous qui toute malice gisait morte,

10. Je vis de la couleur d’or, à travers laquelle reluit un rayon [7], un escalier qui si haut s’élevait, que ma vue ne le pouvait suivre.

11. Je vis aussi par les degrés descendre tant de splendeurs [8], que je pensai que toutes les lumières qui apparaissent dans le ciel, de là s’épandaient.

12. Et comme, par instinct naturel, les corneilles, au point du jour, se meuvent ensemble pour réchauffer leurs froides plumes,

13. Puis les unes s’en vont sans retour, d’autres reviennent d’où elles étaient parties, et d’autres en tournoyant demeurent ;

14. Ainsi me parut-il qu’il en était là, parmi ces esprits étincelants, lorsque, venant ensemble, ils furent arrivés à un certain degré [9].

15. Et celui qui s’arrêta le plus près de nous se fit si brillant, que je disais en ma pensée : — Je vois bien l’amour que tu me montres :