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CHANT VINGT-UNIÈME.

32. « Parce que dans l’abime de l’éternel décret tant s’enfonce ce que tu demandes, qu’à toute vue créée il est inaccessible.

33. « Et au monde mortel, lorsque tu retourneras, rapporte ceci afin qu’il n’ait plus la présomption de tendre à un si haut but.

34. « L’esprit qui luit ici est fumée sur la terre, d’où, comme il peut, il regarde ce qui ne peut être vu d’en bas, parce que le ciel le retient dans sa sommité [14] »

35. Si péremptoires furent ses paroles, que je laissai là ma question, et me restreignis à lui demander humblement qui il fut.

36. « Entre les deux rivages d’Italie, et non loin de ta patrie, s’élèvent des rochers, si hauts que les tonnerres roulent beaucoup plus bas ;

37. « Ils forment une bosse appelée Catria [15], au-dessus de laquelle est un ermitage [16], consacré d’ordinaire au culte divin. »

38. Ainsi recommença-t-il à me parler une troisième fois ; puis, continuant, il dit : « Là dans le service de Dieu je me tins si ferme,

39. « Qu’avec des aliments assaisonnés seulement du suc de l’olive, doucement je passais et les chaleurs et les gelées, me rassasiant de pensers contemplatifs.